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Saïed tranche au sujet du coup d'Etat

Kaïs Saïed, président de la République, s'est entretenu, ce mercredi, au palais de Carthage, avec le chef du gouvernement chargé de la gestion des affaires du ministère de l'Intérieur, Hichem Mechichi et le ministre de la Défense nationale, Brahim Bartégi.

A cette occasion, le chef de l'Etat a insisté sur l'importance d'appliquer la loi, relevant qu'il n'appelle, en aucun cas, à déroger aux règles de la légitimité.

Dans une vidéo publiée sur la page officielle de la présidence de la République sur Facebook, Saïed a déclaré, en allusion à un document fuité évoquant un coup d'Etat constitutionnel, "la situation correspond à l'article 80 de la Constitution et nous sommes en état d'urgence, alors que le coup d'Etat est une déviation de la légitimité. On ne peut donc pas parler d'un putsch constitutionnel. Le coup d'Etat se planifie contre la légitimité".

Et d'ajouter: "J'appelle à la complémentarité entre les institutions de l'Etat, dans le cadre d'un seul Etat et une seule diplomatie, et ce indépendamment des divergences de vue. Il faut que les institutions de l'Etat fonctionnent en étroite coordination".

Par ailleurs, Saïed a appelé la justice à jouer son rôle, à la lumière de la situation difficile que connaît le pays. Le parquet doit agir de son propre chef lorsqu'il s'agit d'une affaire portant atteinte à l'Etat et à ses institutions, a-t-il lancé.

Le ministère de la Justice a soumis au parlement vingt cinq plaintes déposées à l'encontre des élus du peuple, a-t-il fait savoir, déplorant le fait que le parlement n'ait pas encore examiné ou soumis ces plaintes à la séance plénière.

Au parlement il y a des députés pris en flagrant délit et d'autres sont en fuite, s'est-il indigné.

Le parlement n'a pas appliqué la loi contre les députés, a insisté le président de la République, révélant l'existence de plusieurs affaires de malversation, de contrebande de drogue et de fraude.

Selon lui, ces affaires doivent être soulevées et le peuple doit en être informé dans le cas de rejet de la levée de l'immunité politique.

Le parlement doit jouer son rôle, cette situation étant désormais préjudiciable pour l'Etat tunisien, a-t-il soutenu.

Saied a également demandé au parquet militaire, qui avait émis un mandat d'amener contre le député Rached Khiari mais qui n'a pas été exécuté, d'accomplir sa mission, précisant que le parquet était en mesure d'exécuter le mandat en un temps record.

L'Etat, a-t-il affirmé, ne consacre pas ses institutions au règlement de comptes mais plutôt au respect de la loi qui reste la seule référence. "Celui qui demande d'appliquer la loi commence par soi-même", a-t-il lancé.

S'adressant à Mechichi, Saied a dit vouloir s'informer des résultats de la récente visite en Libye au niveau diplomatique. Car, a-t-il expliqué, les affaires étrangères relèvent de la compétence du président de la République et en prévision aussi de la visite attendue du président du Conseil présidentiel libyen en Tunisie.

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